L'insécurité à Mayotte: une problématique devenue fléau
Depuis quelques années, le département de Mayotte a connu une montée en flèche de la violence et de la délinquance. Cela est tout particulièrement montée en crescendo durant le confinement.
L'insécurité à Mayotte : une problématique devenue fléau
Depuis le début du confinement, plusieurs actes de violence se sont multipliés sur l'île. Le 11 mai dernier, des assaillements ont fait irruptions dans la caserne des pompiers de Kahani. Deux ambulances, en l'occurence des matériels de secours, ont été pillé. Les véhicules du personnel ont également été vandilisé et des groupes électrogènes dérobés. Labbatoir a connu des enchainements de violence notamment avec des affrontements en pleine nuit ou l'incidie de plusieurs maisons.
La population ne se sentant pas protégée par les forces de l'ordre, ont instauré un système de garde dans certains villages. Notamment à Chirongui, le 25 mai, lors de la rupture du jeûne, des habitants de Chirongui ont attrapé deux des quatre voleurs qui ont tenté d'entrer dans une maison. A Ouangani, des riverains ont fait fuir des jeunes qui voulaient "incendier des véhicules".
Le député Mansour Karmardine lors d'une assemblée a tenu à dénoncer "un déni de la réalité" de la part du gouvernement sur la question de l'insécurité à Mayotte.
Ce déni de la réalité est vécu comme un coup de point à l'estomac, la marque de l'indifférence, d'une absence d'empathie, d'un mépris"
Le député a tenu à lancer un cri d'alerte du fléau qui touche actuellement l'île et souligne que ce sentiment d'abandon aurait pour conséquence un comportement hostile de la part de la population qui prendrait la décision de se protéger par leur propre moyen.
La colère et l'absence d'une réponse du gouvernement à la hauteur de la situation poussent les citoyens de Mayotte à s'organiser eux-mêmes pour assurer leur sécurité
Certains citoyens pris en témoignage, par révolte face à ces évènements ont pu dire que le gouvernement protégeait les délinquants et non les mahorais.
L'Etat ne nous protège pas mais protège les voyous
C'est ce qui a par ailleurs été reproché au procureur de Mayotte, Camille Miansoni.
Lors de la même asemblée, nous avons pu voir la ministre des Outre-Mer dire que les faits de délinquance étaient en baisse depuis 3 mois de 45% à Mayotte. Des propos qui ont suscité l'indignation des mahorais, des propos en contradiction avec tout ce qu'ils vivaient. C'est en ce sens que le député Mansour Kamardine dénonçait un déni de la réalité.
Lors de sa visite sur le département, le 15 mai dernier, la ministre est revenue sur ses propos.
Je sais que les chiffres que j'ai donné peuvent paraitre éloignés du ressenti du quotidien des mahorais"
Elle a par la suite expliquée que ces chiffres se basaient sur la baisse du nombre de plaintes déposées.
Le 26 mai, le personnel soignant du dispensaire de Kahani ont exercé leur droit de retrait pour dénoncer l'insécurité. Le dispensaire a été victime d'un individu rentré de force au sein de l'établissement.
En Petite-terre, une marche blanche contre l'insécurité a été mené avec pour slogan "notre sécurité n'est pas négociable".
Quel est la réponse du gouvernement ?
On a mobilisé les forces sur place, le renforcement des forces de l'ordre avec l'opération résiliance, le couvre-feu et dispositif de contrôle de zone. Tout le monde est sur le terrain_ Annick Girardin, Ministre des Outre-mer
Et pourtant nous sommes face à une population, se sentant incomprise et désarmée. La lutte contre l'insécurité et la délinquance est une lutte qui ne date pas d'hier.
L'équipe Hima.
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