Mayotte, du sultana à la départementalisation française

Mayotte est devenu un département français de plein droit depuis 2011 mais avant cette étape, Mayotte a une longue histoire derrière elle. En effet, il y a très longtemps, Mayotte était un sultanat, c’est-à-dire un royaume musulman dirigé par un sultan.

Rappelons qu’à l’origine, les premiers habitants de l’île de Mayotte furent des peuples swahilis, originaires d’Afrique de l’Est. Les swahilis créent des échanges avec les peuples musulmans originaire du Moyen-Orient. Au XIIIe et XVe siècle, l’île est dominée par une dynastie musulmane. On voit apparaitre une nouvelle organisation politique avec l’instauration d’un sultanat qui va durer jusqu’au XIXe siècle.


Il est difficile de se renseigner véritablement sur l’histoire de Mayotte durant cette période à cause des faibles informations présent dans les archives. Toutefois, certains historiens ont pu recenser certains éléments. Attoumani Ben Ahmed, premier sultan shirazi de Mayotte, établie à Mtsamboro. En 1500, est établie les premiers sultanats à Mayotte. Le Sultan sur lequel on peut bien se documenter s’appelle Haîssa Ben Mohamed. Il fut le premier sultan à établir sa capitaleà Tsingoni et y fit ériger le mirhab de la Mosquée de Tsingoni en 1534. Il était fils du sultan Mohammed d’Anjouanet de la sultane héritière de Mayotte. Il resta au pouvoir durant 40 ans. Sous son règne, l’île connait une période de stabilité et de prospérité, avec le développement des relations commerciales avec Madagascar, les Comores et la péninsule sud arabique. A sa mort, les mahorais rejettent l’autorité de sa veuve alors établie à Anjouan, et élisent sa fille Moina-Alachora sultane de Mayotte, se séparant une nouvelle fois de l’autorité anjouanaise. Entre 1790 et 1807, sera nommé sultan Salim II. Il est issu d’une riche famille omanaise de Zanzibar établie à Tsingoni, il épouse la fille du roi en exercice et devient son héritier. Il transfert la capitale à Dzaoudzi. Mayotte connu par la suite divers souverains jusqu’en 1841.

A la fin du XVIIIe siècle, Mayotte était régulièrement pillée par des pirates. Le Sultanat d’Anjouan mène plusieurs tentatives de conquêtes guerrières pour établir sa souveraineté sur Mayotte et l’archipel des Comores, causant la ruine de nombreuses localités. S’y ajoutent les razzias de pirates malgaches perpétrées par des pirates européens
refoulés des Caraïbes.

Le saviez-vous ? Ces razzias malgaches sont à l’origine du déplacement de la capitale de Mayotte vers l’îlot fortifié de Dzaoudzi, afin de mieux se défendre. Après plusieurs vagues d’immigrations en provenance de Madagascar, les malgaches s’installent progressivement dans le sud de l’île.

Le dernier sultant shirazien, Mouana-Mâddi, est assassiné en 1829 et son fils Bana-Kombo trouve refuge auprès du roi sakalaye du Iboina àMadagascar, Andriantsoly, avec lequel son père avait conclu un pacte d’alliance. Andriantsoly aide le jeune Bana-Kombo à reconquérir son trône, et obtient en échange la moitié de l'île.

Cet état de fait entraîna rapidement une rivalité entre les deux co-souverains, et après quelques batailles Andriantsoly exila Bana-Kombo à Mohéli. Celui-ci tenta alors de s'allier au sultan local d'origine malgache Ramanateka, qui préféra cependant le spolier pour devenir co-sultande Mayotte à sa place. Ambitieux, il chasse Andriantsoly de Mayotte en 1836 pour régner sans partage sur l'île, mais regagne ensuite Mohéli. Andriantsoly s'allie alors au sultan Abdallah d'Anjouan pour récupérer l'île. En 1832, Andriantsoly, ancien roi de Madagascar,prend le contrôle de Mayotte et en devient le sultan.

Dans un climat d’hostilité, de rivalité et de menace, le sultan Andriantsoly est conscient de son pouvoir précaire alors pour protéger l’île de Mayotte de potentielle attaques, Andriantsoly demande de l’aide et la protection de la France. Le 25 mars 1841, Mayotte est racheté par la France, représenté parle Commandant Passot et devient une colonie française.

 
Le saviez-vous ? Le tombeau de Sultan Andriantsoly se situe dans le jardin botanique de la pointe Mahabout à Mamoudzou.


De 1886 à 1892, la France a établi son Préfectorat sur les trois autres îles des Comores. En 1946, l’Archipel des Comores obtient le statut de Territoire d’Outre-mer ayant pour chef-lieu Dzaoudzi. Les habitant de l’Archipel des Comores furent consultés sur leur indépendance vis-à-vis de l’Etat français. Seul Mayotte décida à l’issue de cette consultation de rester avec la France. En 2011, Mayotte devient à la suite d’un referendum, le 101e département français.



Nous vous invitons également à lire ou à relire l'article sur les origines du peuplement à Mayotte rédigé par l'équipe Hima.